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Rencontre avec la pêcheuse en apnée Japonaise Aiko Oono

Par Fanny Lopez, publié le jeudi 1 décembre 2022 16:50 - Mis à jour le jeudi 1 décembre 2022 16:51
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Nous avons eu le plaisir d'accueillir Aiko Oono, photographe japonaise et plongeuse apnéiste, héritière de la tradition des amas; venue raconter son expérience auprès de nos élèves.

"La Japonaise Aiko Oono, océanologue de formation, photographe et pêcheuse en apnée, héritière de la tradition des amas, a été reçue au lycée de la mer par un jaillissement de questions des élèves futurs professionnels de la pêche. « À qui vendez-vous votre pêche ? », « à combien se négocie de kilo d’algues wakamé, de langoustes ? », « quel est le risque majeur pour les plongeuses amas ? » Les jeunes, une cinquantaine, en majorité des garçons (dont des BTS), étaient particulièrement intéressés par le quotidien de ces femmes (une quarantaine pour dix pêcheurs au large dans son village de 400 habitants) dont la moyenne d’âge atteint les 75 ans et qui plongent à une vingtaine de mètres pour récolter les fruits de la mer.

Témoin du réchauffement climatique 

D’ailleurs la plongeuse a assuré que la pêche en apnée attirait de plus en plus d’hommes « qui gagnent moins de revenus et veulent changer de métier ». Une pratique ancestrale, physiquement exigeante, plus qu’un métier, un mode de vie, mais qui a permis aux femmes d’être maîtresses de leurs revenus (elles sont toujours indépendantes) de nourrir leurs familles et donc le village et qui, assure, Aiko Oono, permet de vivre plus longtemps « car oui on mange plus sain et plus naturel que dans les grandes villes », raconte celle qui est pêcheuse depuis 7 ans, mais à qui la frénésie tokyoïte ne manque pas.

La retraite ? « ça n’existe pas pour une ama, elle arrête quand elle veut ». À la question de cet élève soucieux de savoir si ces « gardiennes de la mer », ont pu constater la baisse de la ressource, notamment celles des précieux ormeaux, elle répond que oui depuis deux ans leur quantité baisse.
« La mer devient trop propre et cela veut dire que les ormeaux sont mal nourris », répond la Japonaise qui évoque ainsi une diminution du PH de l’eau des océans, engendrée par la hausse des émissions de CO2 ensuite dissoutes dans la mer, en lien avec le réchauffement climatique." 

HELENE AMIRAUX, Article Midi Libre